Règles spéciales concernant Pessah 5780/2020

Chers Membres,

Chers Amis, 

À quelques jours de la fête de Pessa’h, il me paraît indispensable de récapituler très succinctement les règles avec les incidences halakhiques et en tenant surtout compte cette année de la situation sanitaire que nous traversons ensemble actuellement et qui perturbe fortement notre quotidien. (En cas de doute ou de questions n’hésitez à me consulter).

Nous commençons le Seder qui ouvre cette soirée pascale avec la question suivante : « En quoi cette nuit est-elle différente des autres nuits ?  » Cette question résonne avec encore plus d’acuité en raison de l’actualité ! 

  1. Le Seder 

D’ordinaire, la soirée du Seder est l’occasion de grandes retrouvailles en communauté, en  famille, avec de nombreux invités, notamment ceux qui sont esseulés, que l’on reçoit chez soi : « Kol Dikhfin » « Quiconque a faim, qu’il vienne et qu’il mange ! ».

Cette année, confinement oblige, le séder sera limité exclusivement aux seuls membres de la cellule familiale au sens le plus strict, en resserrant tendrement le lien indéfectible de la famille. Pessah nous livre un message éternel et édifiant : la recherche de la solidarité et de l’unité. 

Par ailleurs, si certaines personnes ont des difficultés de ravitaillement en telle ou telle denrée (hors la matsa, le maror : les feuilles amères qui sont obligatoires), c’est sans gravité et elles composeront avec ce dont elles disposent.

  1. Pouvoir de vente du Hamets 

Le pouvoir de vente du Hamets est à remplir et à me renvoyer soit à mon adresse mail ou celle de la synagogue.

De plus, au vu des risques de pénurie d’alimentation après Pessah et suivant l’avis de nombreux décisionnaires, vous avez la possibilité d’acheter du Hamets en quantité avant Pessah et de l’inclure dans le pouvoir de vente du Hamets. 

  1. Siyoum Massekhta, jeûne des premiers-nés

Les premiers-nés peuvent me contacter afin que je puisse m’organiser avec eux pour les associer à cette étude talmudique qui les dispensera de jeûne. 

  1. Destruction du ‘Hamets

On peut considérer, au vu de la situation, qu’il est impossible de s’organiser pour brûler le ‘hamets jusqu’à ce qu’il devienne charbon. 

En conséquence, on détruira les dix morceaux de pain de la bedika en les émiettant dans les toilettes et en tirant la chasse d’eau. Puis on se lavera les mains et on récitera la formule du Bitoul, la déclaration d’annulation comme d’habitude.

  1. Pour 2020, à Bruxelles, interdiction de consommer du Hamets à 10h55 et d’en posséder à 12h20. 
  2. La vaisselle de Pessa’h

L’usage très répandu consiste à employer une vaisselle et une batterie de cuisine exclusivement réservées pour la fête de Pessah. 

Cette année, de nombreux fidèles, obligés pour la première fois de passer Pessa’h chez eux, voudront acquérir une nouvelle vaisselle pour Pessa’h. Le problème est que, avant usage, elle doit être trempée dans un mikvé (tevila), ce qui est, dans les conditions actuelles extrêmement  difficile à réaliser à cause des mesures de confinement.  

Mais il existe des solutions alternatives :

En effet, seuls le métal et le verre (selon certains ashkenazim aussi la porcelaine, mais en ces temps difficiles on peut s’en dispenser) requièrent la tevila. On privilégiera donc les autres matériaux. Par ailleurs, les récipients en aluminium (barquettes,…) à usage unique sont également dispensés de tevila.

On pourra aussi avantageusement recourir à la cachérisation de la vaisselle de toute l’année, soit par l’action du feu, le liboun, soit par l’action de l’eau bouillante, la hagala.

Avant de procéder à la cachérisation, les ustensiles doivent avoir été correctement nettoyés et ne pas avoir été utilisés pendant 24 heures auparavant.

  1. Le Liboun 

Il s’applique obligatoirement sur les ustensiles qui ont absorbé du hamets sous l’action directe du feu : broches, grils, etc… et aux plaques, moules de pâtisserie, poêles et autres ustensiles utilisés à sec.

Il consiste à porter au rouge l’ustensile à cachériser avec du charbon de bois ou un chalumeau. La température atteinte doit permettre le jaillissement d’étincelles en le frottant.

  1. La Hagala

Elle s’applique aux ustensiles qui n’entrent pas dans la catégorie “Liboun” : ustensiles en métal, bois, pierre, matière plastique dure, duralex, etc…

Attention : Les ustensiles en terre, en faïence, en porcelaine, en émail, ainsi que les poêles de type Téfal ne peuvent être cachérisés.

Voici les règles qu’il convient d’observer pour la hagala :

  • L’ustensile doit être nettoyé soigneusement et ne pas être utilisé durant 24 heures,
  • Porter de l’eau à ébullition dans un ustensile cacher pour Pessah et maintenir l’ébullition,
  • Y plonger l’ustensile à cachériser et bien veiller à ce que l’ébullition perdure à la suite de l’immersion, sinon attendre que l’ébullition reprenne,
  • Retirer ensuite l’ustensile de l’eau bouillante et le rincer à l’eau froide.
  • Si les récipients sont trop grands pour être plongés dans un autre, il convient de les remplir d’eau au ras du bord, de porter l’eau à ébullition puis de faire déborder cette eau en y plongeant par exemple une pierre ou un objet métallique très chauds. Les louches et autres ustensiles trop longs pour être plongés dans l’eau en une seule fois pourront être trempés dans l’eau bouillante en deux étapes.
  1. Erouv Tavchilim

Lorsqu’une fête tombe une veille de Shabbat, comme c’est le cas à Pessah cette année, se pose alors un problème très simple. Comment peut-on cuisiner pour le lendemain puisque rien ne peut être fait durant la fête pour un autre jour ?

Pour cela, nos maîtres ont institué la Mitsva du Erouv Tavchilim (le mélange des plats) qui consiste à préparer des plats avant le début de la fête (cette année le mercredi). Cela permettra de montrer qu’on ne prépare pas des plats durant la fête, mais que l’on achève seulement  leur préparation, débutée avant la fête.

Voici quelques lois à retenir :

  1. L’usage consiste à préparer une matsa avec un œuf par exemple.
  2. Même si tous les plats du Shabbat sont prêts, on procède malgré tout au Erouv Tavchilim.
  3. En tenant le plat en mains, on dit une bénédiction : Baroukh Ata …acher kidéchanou bémisvotav vétzivanou al mistvat Erouv.
  4. Dans le cas où l’on ne comprend pas cette formule, on peut la dire en français : « Avec cet Erouv, qu’il nous soit permis de faire cuire des plats, d’allumer le feu (à partir d’une flamme existante), et de préparer tout ce qui est nécessaire pour Shabbat ».
  5. Si l’on a oublié de préparer le Erouv, on pourra s’appuyer a posteriori sur celui du Rabbin de la communauté. 

Puisse Pessa’h, cette fête qui recèle en elle la force intrinsèque de l’espoir et de la délivrance comme l’ont déjà expérimenté nos ancêtres en 2448 lors de la sortie d’Égypte, mettre fin définitivement à la pandémie et nous amener très prochainement à nous retrouver avec nos familles et nos amis dans notre belle et magnifique synagogue Sépharade de Bruxelles, amen,

Avec toutes mes bénédictions,

Rabbin Yoni Krief

 

Horaire des offices

Vendredi soir à 19h
Samedi matin à 9h30

Office de Minha à 18h